dimanche 6 décembre 2020

Jour 6 des pratiques médicales répandues françaises et internationales non fondées sur les preuves : Faire la morale aux consultant.es.

Faire la morale aux consultant.es est une activité répandue et pratiquée par le corps médical.

A tort.

Beaucoup de médecin.es en ce moment, par exemple, font la morale aux patients en leur disant que ce n'est pas bien de ne pas porter de masques à l'intérieur, que ce n'est pas bien de porte le masque sous le nez, que ce n'est pas bien de ne pas respecter la distance physique dans les queues ou dans les magasins, que ce n'est pas bien d'aller voir les personnes âgées dans les EHPAD. Et que ce sera à cause d'eux si survient une troisième vague de Covid-19.

Ils feraient mieux de leur fournir des arguments d'ordre scientifique fondés sur des essais contrôlés.

Certains médecins promettent même l'intubation à ces immoraux, et ajoutent qu'ils l'auront bien méritée.

Ces médecins parlent d'altruisme, et veulent rendre coupables ceux qui ne respectent pas la morale.

Cette attitude n'est pas nouvelle.

L'article III du Code Européen d'Ethique médicale de l'Association médicale mondiale dit : "Un médecin doit s'abstenir d'imposer à son malade ses opinions personnelles, philosophiques, morales ou politiques".

Personne ne sait si la morale, ça marche. Aucune étude contrôlée ne l'a jamais démontré.

Je reprends ici des idées contenues dans le court chapitre Ethique et Médecine du livre "Idées fausses, idées folles en médecine" de Skrabanek P et McCormick J.

La médecine, pour simplifier, ne consiste pas à rendre les hommes vertueux, mais à les sauver des conséquences de leurs vices.

N'allons pas plus loin.

Phrase magnifique de Mencken HL (en 1923) : "Un médecin ne prêche pas le repentir, il offre l'absolution."

Pour une grande partie des médecins, c'est l'enseignement qu'on leur donne, la maladie est le salaire du péché.

Enfin, cette morale est le pendant du mythe de la bonne santé qui considère qu'il est possible d'imaginer un monde sans souffrances, voir le billet précédent, ICI. Ce mythe, décrit comme "Le silence des organes" par Leriche en 1936 ou comme le contrôle de la société tout entière par la théologie médicale dans le but de faire disparaître toutes les maladies par Foucault M dans "Naissance de la clinique" en 1973.

Rappelons-nous que la morale d'un monde sans souffrance a conduit au scandales des opioïdes aux Etats-Unis d'Amérique.


5 commentaires:

Chloé a dit…

Merci pour cet appel à réfléchir à nos pratiques. Ne pas parler en mal ou en bien, j'entends. Mais je n'ai aps compris pourquoi on ne doit pas inviter nos patients à porter un masque correctement et à prendre leur précautions pour éviter de représenter un danger pour les autres. Merci d'éclairer un peu plus ma lanterne :)

Anonyme a dit…

@chloé

Parce qu'il faut leur donner des preuves scientifiques.

Bon courage.

JC GRANGE a dit…

Il faut leur dire qu'il s'agit de mettre le maximum de chances de notre côté pour tenter de freiner la pandémie. Qu'il s'agit d'un pari, qu'il s'agit de prévention et que la multiplication des mesures-barrières entraînera sans doute cette freination. Mais leur dire que s'ils portent mal le masque ils sont moralement responsables des morts en réanimation, c'est du grand n'importe quoi.

Anonyme a dit…

Désolé, j'avais cru que vous parliez de science dans votre article, mais là vous ne parlez pas de science (ni bonne ni mauvaise si avec un S majuscule), vous parlez d'opinion que ca peut pas faire de mal et mettre le maximum de notre coté en faisant un pari pascalien.

Mais le pari de Pascal cela concerne la religion et pas la science. Oui la multiplication des mesures barrières va peut être réduire le risque de transmission. Mais il se transmet comment ? par aérosol ? on le montre dans des expériences contrôles dans les labos, mais dans la vraie vie ? et si il se transmet par contact ? laver tous les fruits et légumes avec une pointe de javel comme pour la toxoplasmose ? se laver les mains dès que l'on touche qqchose qui n'est pas de notre environnement sanitaire sain ? rester enfermé dans sa chambre si on a plus de 75 ans ? ne pas prendre le métro ? (même pour aller au travail ?) mettre des masques toute la journée aux enfants ? aux femmes qui accouchent ? quelle p*tain de maltraitance, mais on a l'habitude de la maltraitance, elle est institutionnelle : polices, enseignants, prise en charge dans les hostos, avs, ehpad... et je parle pas des médecins qui devraient prendre du recul sur leur pratique. Et je parle pas de doliprane dodo domicile décès.

Parler de science c'est dire les études montrent que le virus SE transmet (et pas _peut se transmettre_) de telle ou telle manière et qu'il faut faire telle et telle chose. Adhérer aux recommandations officielles parce que cela peut pas faire de mal (sauf 30 000 morts de trop, une petite paille), ce n'est pas de la science, mais de la politique. Souvenez-vous de votre article sur les mesures barrières pour la grippe dans les endroits médicalisés pour la protection des vieux. mais ça peut pas faire de mal. Clouer de l'ail sur les portes et faire des prières non plus.

En revanche cette psychose entretenue, des mesures barrières ahurissantes, ces policiarisation de la société. Des gens ont PEUR de sortir de chez eux (ma mère est devenu comme cela) cela ne rentre pas dans la balance bénéfice-risque ? nan c'est dans leur tête zonka se faire soigner. La question qui leur a mis dans la tête ? un prédicateur ? un fou furieux ? un dictateur qui s'en sert pour contrôler le pays qui n'en peut plus de lui ? je sais pas, j'ai pas de réponse.

Alors qu'il suffit de montrer une seule étude sérieuse (du niveau que l'on demande pour celles à propos de la chloroquine) qui montre en population générale, dans la vie de tous les jours le bénéfice de porter un masque en permanence ou une distanciation sociales. Une seule étude. Et pas une comparaison rétrospective parce que j'ai bien compris que c'était pas de la science. La science c'est de la randomisation contre placebo sur plus de 10 000 personnes.

Donc une seule étude sur ces mesures barrières. que je me sente moins en colère.

herve_02

Anonyme a dit…

Petit oublie. je me pose une question technique.

Si le virus contamine par nos postillons, la buée de la respiration à des personnes assez loin disons de l'ordre du mètre, et donc que l'on doit expulser des trouzillions de virus super vivants et capable à leur échelle de faire un changement de galaxie pour aller infecter la personne que l'on croise au hasard dans la rue.

Pourquoi le test pcr (à 50CT histoire d'être certain de trouver un truc) va aller chercher au fond des fosses nasales, dans un geste technique et désagréable alors qu'il suffirait de faire respirer une personne dans un coton ?

je n'ai jamais compris. Cela fait parti, pour moi des mystère de la science, comme l’existence du père noël ou de la naissance de jésus.

Un jour, avant de rejoindre les territoires de chasses de mes ancêtres, j'aimerais bien avoir réponse à cette simple question.

herve_02