mercredi 1 janvier 2020

Bonne année 2020.


L'année 2019 fut désespérante.

Rien n'a avancé.

L'hygiénisme a progressé.

L'espérance de vie en bonne santé a décliné.

L'espérance de vie à la naissance a stagné et commencé à baisser dans certains sous-groupes (notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne).

On rappelle que les femmes qui mourront en 2020 à l'âge moyen de 85,4 ans sont nées en 1934/5. Je vous laisse imaginer quelles ont été les conditions de l'accouchement, le nombre des vaccins qu'elles ont reçus, le peu d'antibiotiques qu'elles ont absorbé avant les années cinquante, et cetera...

Les conséquences de la crise sociale ont été analysées (en Grande-Bretagne) sur la mortalité prématurée : c'est impressionnant.

La mortalité infantile en France ne diminue pas et les poches de sur mortalité excessive ne disparaissent pas : Mayotte, le 93...

L'Eglise bicéphale de dépistologie et de préventologie n'a jamais été aussi agressive, intolérante, prosélyte, corrompue.

Attendez-vous en 2020 à ce que le dépistage organisé du cancer du sein (qui n'a toujours pas fait la preuve de son efficacité sur la survie globale des femmes) soit étendu aux femmes entre 40 et 49 ans avec des risques accrus de sur diagnostic et de sur traitement.

Mais, et je ne plaisante pas, il est possible que le lobby masculiniste, exige, demande, et obtienne, que le dépistage organisé du cancer du sein soit étendu aux hommes (avec ou sans palpation systématique  des testicules lors de chaque consultation et un dosage de PSA tous les ans à partir de 40 ans)...

En revanche, la vaccination généralisée et obligatoire des filles et des garçons contre le papilloma virus est dans les tuyaux.

La mise à la disposition des médicaments est de plus en plus laxiste. Aux Etats-Unis la FDA a accepté tout et n'importe quoi (cf. les articles, les gazouillis de Vinay Prasad et autres) : abandon progressif des études contrôlées, critères d'efficacité remplacés par des critères de substitution, effets indésirables négligés, prix ahurissants. Nul doute que l'agence européenne va suivre : EMA.

L'oncologie a été en pointe. Non seulement le chiffre d'affaires des anticancéreux représente 25 % du chiffre d'affaires total de l'industrie pharmaceutique (Big Pharma), d'abord parce que les prix obtenus sont pharamineux, ensuite parce que les obtentions d'AMM sont devenues "faciles" (cf. supra), mais encore les produits dérivés font florès.

La doctrine néo-libérale de la FDA pour les médicaments est la suivante : le médicament n'a pas fait la preuve de son efficacité mais tout malade averti, conscient et informé (le modèle du citoyen rawlsien -- cf. John Rawls ICI) a le "droit" de l'essayer pour voir.

Tout baigne donc.

Quant au problème majeur des urgences, il est en suspens et il est symptomatique de la crise de la médecine moderne. Les solutions sont difficiles à trouver et le phénomène est mondial. Les urgences sont une zone tampon entre la ville et l'hôpital, entre la médecine générale et la médecine de survie, entre la médecine aiguë et la médecine chronique, entre la médecine et le social, entre la médecine et le sociétal, entre le sociétal et le social, entre le public et le privé, entre le consumérisme et les recommandations...

Je vous épargne le reste, c'est trop déprimant.

Nous cultiverons notre (petit) jardin.







5 commentaires:

Anonyme a dit…

Les 3/4 des maladies sont du a notre mode de vie.
Tabagisme alcoolisme mal bouffe surpoids sédentarité stress.
Et vous pouvez mettre des IRM a tous les coins de rue vous ne changerez rien au problème.
Ce n'est pas un problème médical mais de type de société .
Regardez ce brave docteur Dupagne instruit intelligent et qui fait un infarctus .
Et c'est du a quoi?
KFC+frites+sédentarité+surpoids=stents.

Daniel Corcos a dit…

L'année 2020 commence mieux. Les cancers mammo-induits ne sont plus un tabou.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31875513

Anonyme a dit…

@Anonyme du 1er Janvier.

Certes notre mode de vie n’est pas adapté à notre métabolisme. La question à se poser est : dans les choix qui s’offrent aux médecins face à ces modes de vies suboptimaux ceux qu’ils choisissent créent-ils plus de mal qu’ils ne font du bien.

Pour le dire autrement est-ce qu’en prescrivant une molécule vendue comme miraculeuse dès qu’un taux dépasse une norme établie grâce aux vendeurs des dites molécules, ils améliorent l’espérance de vie ?

Ou en plus cash : est-ce qu’en prescrivant de la merde les médecins font plus de mal que notre mode de vie ?

herve_02

Olive verte a dit…

Pour déprimer un peu plus ...
Je me permet d'aborder 2 sujets très différents dans ce commentaire
Je suis un patient plein de questions, de réactions et de rédactions aussi parfois. En tant que patient, mes premières recherches internet m'avaient emmené sur doctissimo. Ca remonte au tout début des années 2000. J'y écris peu mais depuis le temps mes messages s'y étaient accumulés sur plusieurs sujets santé. J'y étais souvent à contre courant : Seignalet, Supercherie du cholestérol, etc. J'ai déjà eu quelques messages supprimés de ci de là, mais pas tant.
Mais là, ça change de dimension ... j'ai publié un lien vers une intervention des Dr Delépine sur le vaccin papillomavirus (je n'aime pas tous leurs commentaires, mais les faits qu'ils présentaient avaient le mérite de se baser sur des registres officiels de plusieurs pays). Conséquence : j'ai eu mes 8 derniers posts sur doctissimo supprimés en quelques minutes, dont plusieurs qui n'avaient rien à voir avec la vaccination. Bref, c'est devenu un sujet plus que brûlant. Et ce "premier" lieu de passage sur internet quand on commence à chercher des infos sur n'importe quel sujet santé est devenu complètement fermé sur la moindre critique envers la vaccination. C'était arrivé aussi il y a peu à un autre intervenant qui publiait le texte de Mme CMT sur le Lancet.

Autre commentaire. Ce type de forum santé a du succès entres autres car des patients se retrouvent pendant longtemps dans une longue errance diagnostique. Et parfois quasiment sans conseils même basiques et sans explication. Je constate, juste autour de moi, que la rapidité et la fiabilité des diagnostics semble décliner à vitesse grand V. Pour les maladies féminines encore plus qu'avant. Bref, ce n'est peut être qu'une impression de ma part mais au moins dans mon entourage, ça devient inquiétant. Je suspecte les très longs délais d'attente généraliste ou spécialiste d'en être co-responsables. Rien que la mise au placard des analyse et des anti cholestérols devrait libérer du temps de consultation pour parler d'autre chose de plus important. Devrait limiter rapidement le nombre de nouveaux diabétiques de type 2, et autres effets indésirables. Et donc libérer du temps de consultation pour tous les praticiens concernés. C'est un de mes voeux pour cette nouvelle décennie.

Anonyme a dit…

@Olive verte.

Les famille de ma moitié est agée (dans les 80). J'ai vu l’hôpital de ville comment il(ou elle au choix du lecteur-rice) a traité(e)
- son père : rentré pour une hanche, sortie au bout de 3-6 mois avec une jambe plus courte (genre 1 ou 2 cm), puis re-rentré 6 mois après et il n'en est ressorti que pour crever aux urgences après une fin de vie à la maison.
- Sa tante, admise pour un avc qu'on a laissé végété dans un lit puis après plus de 3 mois de combat qu'on a envoyé dans une maison pour la rééduquer ou on l'a laissé un peu végéter, puis éphad ou on l'a laissé végéter puis retour hosto ou on a décidé de lui arracher toutes ses dents et ou elle a finit par crever en quelques semaines.
- Sa mère à qui on a découvert un cancer 'rare' et ou l'opération devait tout régler (ah ah ah) et dont un traitement d'anticorps à faillit la faire crever, c'est ma belle soeur présente dans la chambre qui a donné l'alarme sinon elle crevait (et personne n'a voulu déclarer les effets secondaires en affirmant que la prochaine fois ils injecteraient moins vite). Elle végète chez elle difficilement, super crevée et très amoindrie.
- son oncle qui a une maladie du sang(?) que l’hôpital gère (de temps en temps) pour une transfusion lorsqu'il est trop affaiblit. En ce moment c'est le cas, il saigne un peu, a du mal à cicatriser, et bien là ils ont envie de l'opérer pour une hernie qui ne le fait pas souffrir. S'ils y arrivent (lui n'est pas chaud) nous savons tous qu'il va en crever dans les 2-3 mois derrière l'opération s'il a de la chance et qu'il ne crève pas sur la table.

- Le père du nouveau conjoint de mon ex a crevé sur la table d'opération à 93 ans ! ! ! parce qu'ils voulait l'opérer d'un truc de la peau qui pourrait dégénéré. opéré à 93 ans. des bouchers.

voila derrière les beaux discours la réalité de la médecine que subit les patients. Alors oui si on se casse un bras, on est mieux soigné qu'il y a 300 ans (encore que ma moitié petite on a du lui re-casser le bras car ceux qui l'avait plâtré l'avait mal fait et que son bras était de travers).

Je me demande vraiment si, au global, la médecine fait plus de bien que de mal. Je ne parle pas d'un médecin individuellement, mais au global en santé publique à l'échelle d'une nation. J'en suis arrivé à penser que les meilleurs conditions de vie arrivent à masquer la descente aux enfers du patient pris dans les rets de la médecine d'état et que sans médecins, on s'en sortirait tous mieux. Attention, je sais qu'il y aurait des cas mutilé ou morts de l’absence de médecin, je me demande juste si en bénéfice-risque 'collectif' on n'y gagnerait pas.

En étant même plus iconoclaste, j'en arrive même à me demander si mettre une part du budget global de santé (et supprimer tout le reste) à promouvoir (vraiment promouvoir) une vie saine et une alimentation saine et équilibrée on y gagnerait pas tous.

#déprimant.

herve_02