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mardi 25 septembre 2012

Pandemrix : un scandale sanitaire, un de plus.



L'étude NarcoFlu VAESCO France (branche française de l'étude cas-témoins européenne réalisée entre le 01octobre 2009 et le 30 avril 2011) vient d'être rendue publique et confirme malheureusement ce que nous savions déjà sur Pandemrix et narcolepsie.
Etude NarcoFlu-VF (NarcoFlu VAESCO-France) : Grippe, vaccination antigrippale et narcolepsie : contribution française à l’étude cas-témoins européenne. Août 2012.
Service de pharmacologie (INSERM CIC-P 0005 Pharmaco-Epidémiologie), Université Bordeaux Segalen – CHU de Bordeaux. Auteurs : Antoine Pariente et Yves Dauvilliers. 

"L’association retrouvée chez les cas de moins de 19 ans et leurs témoins apparaît cohérente avec les données de la littérature publiées à la suite des premières études réalisées en Finlande, en
Suède, et en Irlande."

Voici les résultats : 

"Ces analyses retrouvent une association entre vaccination contre la grippe A H1N1 et narcolepsie, avec un Odds Ratio (OR) estimé à 4,6 (Intervalle de Confiance à 95 %, IC95 % : 2,3 – 8,9) pour l’analyse portant sur la date index principale et la totalité de la population éligible, sans différence apparente selon la période d’étude (période pré-médiatisation : OR [IC95 %] = 4,5 [1,4 – 14,7] ; période post-médiatisation : OR [IC95 %] = 4,6 [2,0 – 10,3]) ou selon l’âge des cas (< 19 ans : OR [IC95 %] = 5,1 [2,1 – 12,3] ; 19 ans OR [IC95 %] = 3,9 [1,4 – 11,0])."


Mais il est aussi un fait majeur qui remet en cause toute la politique réglementaire et tous les projets d'étude de pharmacovigilance vaccinale prospective : 

"Chez les cas exposés au vaccin anti H1N1, le délai médian entre la vaccination et la date index principale était de 9,8 mois [5,1 ; 12,1] et le délai médian entre la vaccination et le diagnostic de narcolepsie de 11,4 mois [8 ; 15,2]." 
Il ne devrait plus être possible de faire des essais avec un suivi de pharmacovigilance de quelques jour. On verra. 

Les auteurs reconnaissent des limitations à leur étude (c'est moi qui souligne) : 

"Enfin l’hypothèse soulevée dans la littérature de l’influence de la grippe, et en particulier de la
grippe A (H1N1) pourtant très importante, avait motivé la considération des cas et des témoins dont la date index était comprise entre avril 2009 et octobre 2009 pour l’étude européenne VAESCO et la contribution de l’étude NarcoFlu-VF à cette étude. Son exploration nécessiterait, pour avoir des informations précises de pouvoir réaliser des sérologies virales chez les sujets inclus, les informations concernant les infections virales telles que rapportées par les patients étant trop imprécises pour permettre cette investigation. Si prélèvement sanguin a pu être réalisé chez un certain nombre de cas et de témoins, le budget de l’étude ne comprenait pas d’enveloppe destinée à la réalisation de ces sérologies."


Il n'y a désormais plus de doutes.
Les 4,1 millions de doses de Pandemrix ont provoqué plus de narcolepsies qu'attendu et chez des enfants et des adolescents français (5 fois plus). 
Mais cette étude a également montré un lien chez les adultes, ce qui est la première fois dans un essai de ce type (X 3,5).
Bien entendu l'ANSM (la "nouvelle" agence gouvernementale française) s'est fendue ICI d'un communiqué pour expliquer que rien n'est moins sûr et je ne peux me priver de reproduire une phrase incroyable de naïveté et de bêtise : L’ANSM rappelle que, sur la base des données existantes, une relation de causalité entre la vaccination contre la grippe A (H1N1) et la survenue de narcolepsie n’a pas été établie à ce jour; d’autres causes ne peuvent en effet être écartées (génétiques et environnementales).
 qui montre combien les experts grippaux se moquent des populations.

L’affaire Pandemrix a été parfaitement analysée par Marc Girard dès la fin août 2010 (LA) et surtout le  9 septembre 2010 (ICI) et le 26 septembre (LA) alors que les premiers communiqués de presse suédois et finlandais dataient respectivement du 17 et du 24 août... Je vous invite à lire ce qu’il avait écrit : il constatait, il comprenait et il anticipait même les réponses de la future ANSM à ce fameux rapport NarcoFlu. 
J’avais moi-même commis quelques posts sur la question et, à ma grande honte, en les relisant, je constate que je n’ai rien écrit qui ne soit vrai, confirmé ou corroboré.
Les premiers posts sur le Pandemrix datent de janvier et septembre 2010 et concernaient les 7 décès du dossier d'AMM dont m'avait parlé Marc Girard. Ils sont consultables ICI et LA.
Un autre post du 3 février 2011 indiquait que l'agence finlandaise parlait d'un risque multiplié par 9 de faire une narcolepsie post pandemrixale entre 4 et 19 ans (ICI).
Autre post encore sur le Pandemrix le 31 mars 2011 : ICI  indiquant, selon des sources suédoises que le risque de faire une narcolepsie sous Pandemrix quand on avait moins de 20 ans était multiplié par 4.


N’étant ni un spécialiste des vaccins, ni un épidémiologiste, ni un statisticien, et encore moins un expert académique, j’avais un peu de pusillanimité à exposer ce que j’avais lu dans les dossiers, ayant peur de me faire taper sur les doigts, me demandant quelle pouvait être cette illusion d’optique qui faisait que nous étions un certain nombre à voir mais que l’immense majorité de nos confrères ne voyait pas, dont les plus titrés d’entre eux.
Mais je n'ai pu résister à la polémique. A la polémique contre Daniel Floret à que je demandais de dégager (ICI), à la polémique contre l'Agence européenne (LA), à la polémique contre tous les experts du Comité technique des Vaccinations, dont Christian Perronne, qui n'ont cessé de nous mentir et j'ai encore à l'esprit la fameuse conférence de presse organisée au Ministère de la santé le 8 octobre 2009 où les mensonges les plus éhontés nous ont été servis sur les vaccins adjuvés (LA).

Je ne crois pas que la simple corruption financière puisse « tout » expliquer dans l’attitude des experts et nombre de facteurs non économiques et ressortissant du domaine psychologique pourraient être avancés (cela mériterait une thèse de doctorat).
Cette affaire Pandemrix  montre encore, et l’affaire des traitements hormono substitutifs de la ménopause avec Dominique Dupagne,  celle des traitements de la maladie d’Alzheimer avec Louis-Adrien Delarue et Philippe Nicot, celle du dépistage du cancer du sein avec Rachel Campergue (aidée largement par Bernard Junod), et je passe sur le dépistage du cancer de la prostate par le dosage du PSA, les glitazones ou les coxibs, que nos responsables politiques devraient s’entourer un peu plus de non experts et de non spécialistes académiques pour regarder les dossiers et ne pas se faire berner par le lobby politico-administrativo-industriel dont ils font partie à leur corps sans doute défendant. Mais cette liste n’est pas exhaustive et je n’ai pas oublié les interventions de Marc Girard sur les vaccins, les statines ou l’hormone de croissance naturelle ou celles de Claudina Michal (CMT) sur les vaccins.
L’importance du nombre de médecins généralistes dans cette liste ou, du moins, de non spécialistes académiques, indique d’une part que la science universitaire n’a pas complètement réussi à annihiler leur esprit critique lors de leur passage à l’hôpital (les années de plomb) et, d’autre part, que l’Université se prive de compétences et d’expériences internes qui pourraient ouvrir les mandarins au monde.
Cette prédominance relative des médecins généralistes dans la critique des institutions remonte à la fondation de Prescrire, revue créée par des médecins généralistes et des pharmaciens pour comprendre pourquoi on faisait ceci ou cela, pour savoir si l’Etat de l’Art était fondé sur des données ou sur l’opinion des experts. Et sur des sujets aussi banals que la prescription de semelles orthopédiques.
Je remarque que les critiques émanant de la société civile des médecins praticiens ou d’autres professionnels de santé n’ont pas une origine associative. Il n’est pas besoin de faire partie d’un groupe d’experts pour travailler.
On me dira avec raison que l’union fait la force et que c’est le regroupement de médecins et de pharmaciens dans Prescrire qui a rendu son avis important. On le voit également avec le Formindep qui, de structure politico-syndicale, est devenue peu ou prou un organe d’information scientifique.
Mais où sont nos lanceurs d'alerte vénérés et sanctifiés quand il s'agit de narcolepsies chez l'enfant et l'adolescent dues à des vaccins ? Sont-ils en train de se former dans un Institut européen ? 
Mais l’expertise critique (et je suis désolé pour ce pléonasme que les esprits malicieux pourraient prendre pour un oxymore) ne peut être une activité académique. Elle demande certes une formation de base pour la rendre compétente mais elle exige une indépendance d’esprit que la rédaction collective de Prescrire ne peut complètement assurer ou que l’esprit syndical du Formindep peine à assumer. Si Prescrire dit que le Pandemrix est acceptable il n’est pas de bon ton, en tant que membre de l’association Mieux Prescrire ou en tant que simple abonné de Prescrire s’exprimant sur le Forum Lecteur Prescrire et écrivant par ailleurs à l’extérieur, de s’y attaquer. Si le Formindep dit que les conflits d’intérêts passés et à moitié avoués de Robert Molimard, on peut les effacer d’un coup d’éponge, en raison des services rendus, il faut s’incliner.
Mais si Marc Girard dit du mal de Prescrire ou du Formindep, il faut le clouer au pilori et ne plus l’intégrer au Club des Médecins Blogueurs (ICI) pour des raisons de bienséance idéologique.
L’association des nouveaux experts européens, telle prônée par le Formindep, nous fait irrémédiablement penser aux scissions successives dans les organisations révolutionnaires et, plus trivialement, à Goscinny et Tabary qui ont décrit dans un fameux article du Journal du Nouveau Khalifat Le syndrome d’Iznogoud, c’est à dire La volonté maniaque de devenir Calife à la place du Calife.

Mais parlons un peu de Marisol Touraine, celle qui hurlait avec les loups pour dire que Roselyne Bachelot n’en faisait pas assez pour vacciner la population contre la grippe, cette femme qui fait mentir la phrase idiote de Françoise Giroud « Il y aura égalité entre les hommes et les femmes quand une femme incompétente sera nommée à un poste important », pour lui demander ce qu’elle compte faire à propos du Pandemrix et, à ce propos, à l’égard de tous les experts qui se sont trompés en nous disant droit dans les yeux, droits dans leurs bottes, que le Pandemrix était un vaccin sûr.
Marisol Touraine, dont le slogan est l’hôpital et l’hôpital, nous ferait presque regretter Xavier Bertrand qui avait le mérite de la nullité affichée et de la mauvaise foi au premier regard.

Oui, Madame Touraine, l'affaire Pandemrix est un scandale sanitaire : on a entraîné par une vaccination inutile des narcolepsies chez des enfants et des adolescents en bonne santé qui ne demandaient rien à personne. On n'a pas entraîné des valvulopathies mortelles chez des adultes obèses, en surpoids ou qui se croyaient trop gros, non, on a rendu des enfants et des adolescents malades pour le restant de leur vie. Et, incroyable, il s'agit d'une maladie où l'auto-immunité est mise en jeu.

On aura beau tourner autour du pot, raconter les sornettes habituelles sur la différence entre lien et causalité, demander des études supplémentaires (alors que l’on croyait qu’elles avaient été faites depuis belle lurette), prendre du temps et hésiter à se confronter à la puissance financière de GlaxoSmithKline, entreprise philanthropique qui vient d’écoper aux Etats-Unis d’une amende de 3 milliards de dollars pour tromperie aggravée sur 3 produits et je vous propose de lire un commentaire (1082) de Richard Lehman en son blog qui est particulièrement éclairant sur ce qu’il faut penser du laboratoire pré cité (LA).
  
Les faits sont là : Pandemrix a entraîné des narcolepsies chez des enfants entre 4 et 19 ans et 4 à 5 fois plus que si le vaccin avait été propre.
Une équipe française a fait son travail.

On imagine sans peine que Daniel Floret ou Christian Perronne dorment du sommeil des justes  mais on aimerait que Marisol Touraine s’intéressât à eux.
On aimerait aussi que certain pharmacovigilant rebelle commentât et nous servît encore un cours magistral sur la différence entre lien et causalité ou qu'une autre pharmacovigilante donneuse de leçons nous pondît encore un article génial sur l’encéphalite de Von Economo comme modèle de la narcolepsie à partir de données sources chinoises éventées.

Le scandale Mediator et ses 500 morts en des dizaines d’années n’est rien par rapport à une seule campagne de vaccination chez des enfants et des adolescents qui a causé 60 cas de narcolepsie en Finlande pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants…

(Illustration - Pierre Paul Rubens : Deux enfants endormis. 1612 - 1613)

PS du 28 février 2013 dans le BMJ : une relation causale a été montrée. ICI

dimanche 12 février 2012

Vaccination anti grippale : une étude danoise qui remet en cause la stratégie officielle... par Claudina Michal-Teteilbaum (CMT)

Louis Pasteur par Nadar



Faut-il vacciner contre la grippe les patients non institutionnalisés de moins de 65 ans souffrant de pathologies chroniques graves ? 
Docteur Claudina Michal-Teteilbaum

Cette question peut paraître saugrenue en France où la vaccination des personnes à risques est une évidence pour les décideurs et pour nombre d’experts, pourtant, une étude danoise « Effectiveness of vaccine against pandemic influenza A/H1N1 among people with underlying chronic diseases: cohort study, Denmark, 2009-10 » que l’on peut consulter en accès libre sur le site du BMJ (British Medical Journal) (ICI)   se l’est posée. L’étude a été menée par une équipe du Statens Serum Institute (LA), organisme public rattaché au gouvernement danois qui joue un rôle de veille épidémiologique, de recherche, et qui fabrique également des vaccins .
L'étude
Objectif : Il s’agissait, dans une population de patients de moins de 65 ans souffrant de maladies chroniques, de mesurer l’impact de la vaccination par le Pandemrix (seul vaccin contre le virus A H1N1 utilisé au Danemark pendant la pandémie) sur la survenue de cas de grippes confirmées et sur les hospitalisations pour grippes confirmées en tenant compte à la fois du temps écoulé depuis la vaccination et du risque effectif de contracter la grippe calculé en fonction de l’évolution de l’épidémie.
Méthodes : La population étudiée était composée des 388 069 Danois âgés de moins de 65 ans pour lesquels la présence d’une pathologie chronique avait été retrouvée grâce au registre des hospitalisations effectuées pendant les cinq années précédentes. Les informations sur les hospitalisations ont été croisées avec celles sur la vaccination ou non, la date de vaccination, le diagnostic de grippe confirmé biologiquement, et sur l’éventuelle hospitalisation avec un diagnostic de grippe confirmé biologiquement. Seules les grippes confirmées biologiquement ont été retenues pour l’étude.
Ces informations ont été mises en regard de l’évolution de l’épidémie de grippe pour en déduire l’efficience du vaccin en fonction du temps écoulé depuis la vaccination. C'est-à-dire la capacité du vaccin à éviter soit une infection par le virus de la grippe H1N1, soit une hospitalisation due à cette infection, en fonction du temps écoulé depuis la vaccination de chaque individu (entre J1 et J7, entre J8 et J14, et au-delà de J14) et en tenant compte également des âges et du nombre de pathologies.
Résultats :
La population : 20,6%, soit 79 988 sujets de la population étudiée étaient vaccinés avec au moins une dose de Pandemrix. Un total de 49 435 sujets (12,7% de la population) a reçu le vaccin saisonnier, dont 29691 l’ont reçu avant le vaccin pandémique. Quelques 11 000 sujets (3% de la cohorte) ont reçu le vaccin saisonnier seul alors que 76,4 % (296342) des sujets de la population étudiée n’a reçu aucun vaccin.
Les deux critères de jugement : 799 sujets ont présenté des grippes confirmées biologiquement et 718 n’étaient pas vaccinés alors que 229 sujets de la population ont été hospitalisés pour grippe avec un diagnostic confirmé biologiquement et 188 n’étaient pas vaccinés.
Les sujets vaccinés par le vaccin pandémique avaient un risque sensiblement accru d’avoir un diagnostic de grippe confirmé ou d’être hospitalisés dans les 7 jours suivant la vaccination par rapport aux individus non vaccinés respectivement de -112% (CI95 -187% à -56%) pour le diagnostic et -258% (CI95  -464% à -127%) pour l’hospitalisation.
De J8 à j14 après la vaccination on ne retrouvait pas d’effet protecteur du vaccin ni pour la grippe ni pour l’hospitalisation pour grippe (absence de différence significative).
Au delà du quatorzième jour après la vaccination le vaccin avait une efficience de 49% (CI95 10% à 71%) pour le diagnostic de grippe mais aucune efficience pour éviter les hospitalisations pour grippe. Cette absence d’efficience était d’autant plus nette que les sujets étaient atteints d’un plus grand nombre de pathologies.
Quand seul le vaccin contre la grippe saisonnière (quelques 11 000 sujets)  était administré, le risque de diagnostic de grippe augmentait significativement, multiplié par 2,31 (CI95 1,65 à 3,25), et le risque d’hospitalisation pour grippe  était multiplié par 2,55 (CI95 1,38 à 4,70).
Enfin, l’efficience chez les sujets ayant reçu les deux vaccins était la même que celle du vaccin Pandemrix seul.


Des explications et des hypothèses pour ces résultats surprenants


Premièrement : lorsqu’on évalue l’efficacité globale du vaccin contre la grippe sans tenir compte de la relation entre le moment de la vaccination et l’évolution de l’épidémie de grippe comme cela est fait systématiquement en France, on a fortement tendance à surévaluer l’efficience du vaccin. Par exemple en France, beaucoup de personnes ont été vaccinées par le Pandemrix après le pic épidémique (plus de la moitié des vaccinés) au nom du risque supposé d’une deuxième vague. Celle-ci n’a pas eu lieu et toutes ces personnes n’ont donc aucun eu risque d’avoir contracté la grippe. Dans une vision globalisante elles seront comptabilisées parmi les personnes protégées par le vaccin.
Deuxièmement : on peut, au contraire, pour expliquer le peu d’efficacité apparente du vaccin chez les sujets les plus fragiles mais qui se vaccinent, faire l’hypothèse que les personnes qui se vaccinent ont plus facilement recours aux soins et seront donc diagnostiquées plus facilement comme présentant une grippe. La vaccination et le diagnostic de grippe seraient donc liés au comportement des personnes. D’où une sous-estimation de l’efficience du vaccin. Mais cela reste à démontrer.
Troisièmement : l’augmentation relative du risque de grippe  pendant les sept premiers jours après vaccination pourrait aussi être due à une exposition au virus plus importante dans la salle d’attente du médecin au moment de la vaccination. Si cela s’avérait vrai, cela donnerait la mesure de l’importance du risque pris par les autorités en appelant la population à se rassembler dans les centres de vaccination.
Quatrièmement : mais l’observation d’une augmentation du risque de diagnostic de grippe et de ses complications chez les personnes vaccinées de manière itérative par le vaccin trivalent saisonnier contre la grippe peut conduire à des hypothèses d’un autre ordre.  Certaines études sont mentionnées dans l’article danois lui-même, comme cette étude canadienne qui analyse quatre études observationnelles (ICI) et conclut à une augmentation significative des diagnostics de grippe et des hospitalisations lors de la pandémie de 2009 chez les personnes ayant reçu le vaccin saisonnier trivalent pendant l’épidémie  grippale de la saison précédente. Sans pouvoir toutefois éliminer les biais.

Cinquièmement : L’immunité à médiation cellulaire ou non spécifique est responsable de la protection croisée car les lymphocytes CD8 sont capables de reconnaître les structures invariables retrouvées chez toutes les souches de virus de la grippe et peuvent donc stimuler une réaction de l’organisme en présence de virus de la grippe quelle que soit la souche. Ce type d’immunité est insuffisante en elle-même pour empêcher l’infection mais dans l’enchaînement de réactions provoquées par l’infection grippale, elle est en première ligne et joue le rôle de starter. Or, le vaccin ne contient que des fragments de virus (hémagglutinines) jouant la fonction d’antigènes mais qui sont la part variable du virus d’une souche à l’autre. Une étude néerlandaise publiée dans le Journal of virology en 2011 (LA) montre que chez un groupe d’enfants vaccinés annuellement, l’immunité à médiation cellulaire n’est pas stimulée, alors qu’elle l’est chez des enfants non vaccinés. La réponse immunitaire serait donc moins efficace chez les enfants vaccinés. Les auteurs pointent donc le risque qui existe à promouvoir une vaccination généralisée des enfants. Pour en revenir à l'étude danoise on peut faire l’hypothèse qu’une diminution de l’immunité protectrice à médiation cellulaire serait responsable d’une plus grande fragilité des personnes vaccinées chaque année vis-à-vis de toute nouvelle souche de virus. Ces personnes ne disposant pas ou plus d’une immunité cellulaire donc d’une protection croisée contre de nouvelles souches de virus leur permettant de déclencher rapidement une réponse immunitaire en cas de survenue d’une telle souche. Une autre étude va dans ce sens et laisse suspecter que la présence d’anticorps non immunisants contre le virus actuel en l’absence d’une immunité à médiation cellulaire efficace  que seule l’infection virale permet de promouvoir pourrait être à l’origine de formes de grippe sévères par formation de complexes immuns non neutralisants (ICI et commenté LA).


La petite Sirène - Copenhague


Petit retour en arrière pour expliquer comment cette étude, que jamais un cerveau expertal français n’aurait eu l’idée de mener, remet en cause toute la politique française passée, présente et à venir et pourquoi personne n’en discutera jamais dans la sphère publique.

En 2009 un nouveau virus grippal H1N1 a émergé au Mexique, initiant une pandémie.
Une telle pandémie était attendue depuis plusieurs années, et l’OMS alertait les populations et les gouvernements sur son caractère inéluctable et potentiellement gravissime, même si la souche virale pressentie par l’OMS était autre que celle qui a provoqué la  pandémie de 2009, puisque c’était le virus H5N1 qui était redouté, virus mieux connu sous l’appellation de virus de la grippe aviaire.
Pendant plusieurs mois, de l’été 2009 à décembre, la population et les professionnels ont été soumis à un pilonnage médiatique et institutionnel sans précédent, qui mettait l’accent sur les risques encourus en cas d’infection, et sur l’absolue nécessité d’une vaccination généralisée pour éviter une avalanche de morts. Cette mobilisation forcée a contribué à désorganiser les services de soins et de prévention, a focalisé l’attention sur la grippe et a accaparé les soignants, mais aussi certaines administrations, provoquant sans aucun doute une perte de chance pour des personnes atteintes d’autres pathologies. Ceci alors même que les  médecins  infectiologues  hospitaliers avaient pris acte de la bénignité de la pandémie grippale dès la fin juin en France (LA).
En dépit de cela, la France est le pays qui a acheté le plus de vaccins, proportionnellement à sa population. La commande, signée définitivement en juillet 2009 en s’appuyant sur des avis d’experts,  portait sur 94 millions de doses de vaccins dont 50 millions étaient des vaccins Pandemrix, produits par GSK. Ce vaccin présentait la particularité de contenir un adjuvant, le squalène, utilisé seulement jusqu’à alors dans certains vaccins contre la grippe administrés aux personnes âgées de plus de 65 ans (Fluad, Gripguard). L’expérience de cet adjuvant et les essais cliniques chez des adultes jeunes était très limitée voire quasi inexistante chez les enfants et les adolescents, car les essais, et notamment l’évaluation des effets indésirables n’avaient porté que sur quelques dizaines de nourrissons et enfants de 6 mois à 9 ans  et sur quelques dizaines d’adolescents de 10 à 17 ans (LA). Pourtant les organismes publics n’ont pas hésité à  inciter à la vaccination de dizaines de millions de personnes dans ces groupes d’âge.
La raison invoquée pour l’introduction à la va vite de ce nouvel adjuvant non évalué dans le vaccin, était que sa présence permettait d’augmenter l’efficacité du vaccin, c'est-à-dire sa capacité à faire produire rapidement des anticorps par l’organisme en quantité suffisante contre le virus grippal A/H1N1 pandémique, avec une quantité moindre de fractions antigéniques. Or, ces antigènes sont longs à produire, mais surtout beaucoup plus chers. Alors que le squalène ne coûte rien et est disponible en grande quantité. La réduction de la dose d’antigènes dans le vaccin devait donc permettre de produire  des vaccins plus rapidement.
Le fait est que malgré une quantité 4 fois moindre d’antigène dans le Pandemrix comparé aux vaccins contre la grippe saisonnière, 3,75 µg au lieu de 15µg, le vaccin de GSK a été livré à la France après les vaccins commandés par les Etats-Unis, qui avaient, pour leur part, exigé des vaccins sans squalène, semblables dans leur composition aux vaccins saisonniers classiques. Cette exigence était motivée par des rasions historiques. En 1976, lorsqu’un nouveau virus de la grippe avait été découvert chez un soldat américain, une campagne de vaccination avec un nouveau vaccin expérimental avait provoqué la survenue d’un nombre anormal de syndrome de Guillain-Barré, syndrome neurologique invalidant d’origine auto-immune et de cause inconnue, entraînant une paralysie progressive. Des études avaient montré par la suite une augmentation du nombre de cas de Guillain-Barré chez les personnes vaccinées (LA).
Les Etats Unis ont donc reçu leurs vaccins plus tôt et ont débuté la campagne de vaccination début octobre tandis que  la France n’a pu commencer la campagne que le 20 octobre.
Dès l’été le pays entier a été tenu en haleine dans l’attente de l’arrivée des vaccins, présentés par les médias, les organismes chargés de la régulation sanitaire et le gouvernement, comme salvateurs et comme l’ unique moyen de défense contre une infection aux conséquences potentiellement mortelles pour des individus jeunes et en bonne santé.
A partir du mois de septembre, le nombre des cas de grippe relevés par le réseau de surveillance sentinelle a augmenté lentement et a franchi le seuil épidémique  en semaine 43 c'est-à-dire précisément au moment où commençait la campagne de vaccination. Le pic épidémique a été franchi en semaine 49 début décembre, puis la diminution du nombre de cas a été très rapide et l’épisode épidémique était terminé début 2010.
La confusion entre syndromes grippaux et grippe vraie a contribué à entretenir une ambiance de panique. En réalité, les prélèvements effectués par les médecins du GROG (Groupes régionaux d’observation de la grippe composé de médecins de ville volontaires), qui effectuaient des prélèvements salivaires en cas de syndrome grippal, adressés ensuite aux CNR (Centre nationaux de référence) pour confirmation biologique du diagnostic par RT-PCR, ont montré que entre moins de 5% des syndromes grippaux début septembre, et 52% seulement en semaine 49 au moment du pic, étaient dus à un virus grippal.
Cette confusion, du public mais aussi des médecins, contribuait au sentiment diffus que la grippe était partout, menaçante.
Paradoxalement, face à une grippe brandie comme potentiellement mortelle, les autorités ont opté pour une vaccination dans des centres dédiés. Ce qui veut dire que pour obtenir une couverture vaccinale élevée, les autorités ont pris le risque de rassembler un grand nombre de personnes dans des lieux confinés, ce qui est le meilleur moyen en période épidémique, de contribuer à la diffusion d’une infection contagieuse comme la grippe. Plutôt imprudent pour une épidémie grave !

Le vaccin Pandemrix était indiqué en France chez les personnes âgées de 10 ans et au delà et n’était pas préconisé chez les femmes enceintes.
La consultation des bulletins de pharmacovigilance de l’AFSSAPS permet de constater que à la mi-décembre 2,45 millions de doses de Pandemrix avaient été administrées. A la fin janvier on avait dépassé les 5 millions. Ce qui signifie que plus de la moitié de doses ont été administrées après le pic pandémique. Il n’est pas possible de déterminer s’il s’agissait de premières ou de deuxième dose.
Au total l’INVS retient dans son bilan (ICI)  1334 hospitalisations en soins intensifs ou réanimation qualifiés de cas graves. Cette qualification des cas est importante car elle détermine la notion de facteur de risque.  Une pathologie, ou un état, rencontrée plus fréquemment parmi les cas graves hospitalisés en Unité de Soins Intensifs ou en réanimation sera considérée comme un facteur de risque de complication car l’on présumera que cette fréquence plus importante signifie un risque plus important de présenter des complications en cas de grippe. A son tour, cette caractérisation des facteurs de risque servira de fondement aux recommandations vaccinales. Par exemple , parmi les cas graves hospitalisés (1334) il y avait 66 femmes enceintes qui représentaient environ 5% des cas hospitalisés. Or, il n’y a pas 5% de femmes enceintes dans la population générale c'est-à-dire quelques 3 millions mais environ trois fois moins. Mathématiquement, il est possible d’en déduire que les femmes enceintes ont un risque plus élevé d’avoir des complications, ce qui n’est pas faux. Risque plus élevé égale vaccination donc le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) recommande de vacciner toutes les femmes enceintes dès le deuxième trimestre (LA).  
Mais il y a quatre objections à ce raisonnement.
Le premier c’est que les chiffres de l’INVS pour l’estimation des cas graves mélangent les cas confirmés et probables. Quand il s’agit de cas probables le diagnostic n’est pas certain (c’est une lapalissade), et on a vu que parmi les syndromes grippaux la grippe est minoritaire, même en pleine épidémie. La classification comme cas de grippe se fonde sur l’appréciation des médecins hospitaliers. Ceux-ci ont subi une pression médiatique et hiérarchique considérable et avaient probablement tendance à surestimer les cas de grippe parmi les syndromes grippaux.
Le deuxième est un autre biais de comportement des médecins. Dès lors qu’il s’agit d’une évaluation des facteurs de risque d’après une étude non randomisée l’on s’expose à ce type de biais. Dans nos sociétés occidentales les femmes enceintes et les nourrissons sont particulièrement protégés. Les médecins auront donc tendance à les hospitaliser plus facilement. Et il a pu y avoir, de manière générale, un biais de surhospitalisation des cas de grippe, comme l’a confirmé la baisse brutale de la proportion des cas admis en réanimation lors de la saison épidémique 2010/2011, de 14,0 pour 100 000 alors qu’elle était de 21,7 pour 100 000 pendant la saison 2009/2010. Notons au passage qu’il s’agit du nombre d’hospitalisations en réanimation par rapport au nombre de cas et non par rapport à la population générale.
Le troisième est qu’il s’agit d’une évaluation sur la base du risque relatif c'est-à-dire de l’augmentation supposée du risque pour la femme enceinte. Or, cela n’est vraiment pas pertinent pour apprécier le risque absolu, c'est-à-dire le risque réel pour une femme enceinte d’être hospitalisée en réanimation en cas de grippe. Si on estime approximativement le nombre de femmes enceinte au moment de l’épidémie de grippe à un million, le risque d’admission en soins intensifs pour une femme enceinte dans la population générale serait de 6,6 pour 100 000.
Le quatrième est que les supposés facteurs de risque sont pris de manière isolée. Ce que rien ne justifie car si les femmes enceinte hospitalisées présentent, pour une proportion importante d’entre elles, au moins un autre facteur de risque, il faut en conclure qu’elles ne sont pas forcément représentatives de la population des femmes enceinte dans leur ensemble. Donc qu’on ne peut pas tirer des conclusions, à partir de cette population, pour la vaccination de l’ensemble des femmes enceinte.
La décision de recommander la vaccination de toutes les femmes enceinte ne repose donc sur rien de tangible, néglige totalement les rapports bénéfice/risque et coût/bénéfice de la vaccination.

On peut tenir le même raisonnement pour les asthmatiques.
Pour ceux-ci, se pose aussi la question des bénéfices de la vaccination. Deux études sérieuses sont en faveur d’une aggravation de l’asthme chez les enfants asthmatiques vaccinés de manière itérative (ICI et LA). Cette dernière étude montre que la fréquence des visites chez le médecin est presque trois fois plus grande pour les enfants asthmatiques vaccinés et qu’ils se rendent aux urgences deux fois plus souvent.

La gravité de la pandémie.
De même l’INVS évoque 312 décès dus à la grippe, mais seulement 280 (84%) étaient confirmés par la biologie. De 7,7 à 14,7 millions de personnes auraient été infectées par le virus de la grippe A H1N1 pour l’INVS en tenant compte des personnes qui n’ont pas eu recours aux soins et des nombreuses formes inapparentes, c'est-à-dire sans aucun symptôme. Notons au passage que la fréquence des formes inapparentes est bien le propre des maladies bénignes.
En février 2011, l’agence suédoise de surveillance sanitaire, confirme que le vaccin Pandemrix augmente  le risque de narcolepsie chez les enfants et adolescents. L’étude suédoise montrait une augmentation très importante, d’un facteur 11 pour le risque relatif, de formes particulièrement graves de narcolepsie dans les trois mois suivant la vaccination (LA).  L’agence européenne du médicament décide donc de le contre-indiquer chez les enfants et adolescents de moins de 20 ans (ICI). Le vaccin Pandemrix n’est plus commercialisé en France mais il n’est pas exclu qu’un autre vaccin contenant le même adjuvant soit introduit chez les adultes de moins de 65 ans.
Malgré tous ces impairs et ces approximations  l’INVS persiste dans une démarche d’autojustification. Pour cet organisme, la sévérité de la grippe serait attestée par le  nombre d’hospitalisations élevé. Comme nous l’avons vu, ce n’est pas un argument recevable dans le contexte d’affolement institutionnel et médiatique qui prévalait au moment de la pandémie. En l’absence de confirmation biologique les chiffres d’hospitalisation n’ont aucune valeur pour l’évaluation de la sévérité de l’épidémie de grippe.


Pour conclure
Il est donc probable que cette immense gabegie qu’a été le plan de lutte contre la pandémie n’ait été contrebalancée par aucun bénéfice et que les millions de personnes vaccinées par le Pandemrix en France en aient retiré plus d’inconvénients que d’avantages en raison à la fois de la vaccination tardive, puisque celle-ci  a eu lieu dans la majorité des cas après le pic pandémique, et de la faible efficience du vaccin sur les complications de la grippe chez les individus à risque.
Loin de se remettre en question les organismes de veille sanitaire et le gouvernement s’interrogent sans fin sur les raisons du défaut  d’adhésion de la population à la campagne de vaccination. Il se serait agi en fait d’une répétition générale en vue de la prochaine grande crise sanitaire orchestrée par les services marketing des laboratoires pharmaceutiques de plus en plus impliqués dans la détermination des priorités au sein de l’OMS.
Alors que la grippe reste une maladie bénigne, que le virus de la grippe est un virus parmi tant d’autres, et qu’il n’est pas responsable de la majorité des syndromes grippaux, le HCSP persiste à élargir les indications de vaccination contre la grippe en dépit du bon sens, en tirant des conclusions extrapolées à partir d’arguments pour le moins peu convaincants.
Des études sérieuses suggèrent, de manière cohérente, que la vaccination généralisée et itérative contre la grippe, en particulier la vaccination des enfants, pourrait générer une augmentation des cas de grippe et de leur gravité.

CMT

dimanche 16 octobre 2011

La mortalité (151 décès pour 2010-2011) due à la grippe diminue encore : il faut encore plus vacciner !


Comme le dit Philippe Nicot, médecin généraliste, sur le forum Lecteurs Prescrire, ICI, 187 inscrits, à propos de la grippe.
Plus on compte les morts et moins on en trouve.
J'ajouterai ceci à la phrase de mon éminent collègue : "Et moins on avait vacciné."

Et, pour paraphraser ce bon Corneille :
Nous partîmes sept mille ; et par un prompt renfort
Nous nous vîmes deux cents en arrivant au port.

Il faut s'expliquer. Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, que l'on aimerait être un bulletin de référence, et qui n'est, malheureusement, qu'un organe de propagande du gouvernement, i.e. de la DGS (Direction Générale de la Santé), de Big Pharma et de ses visiteurs médicaux, vient de publier le bilan de la grippe 2010 - 2011 (ICI).

Qu'y apprend-on ?
Que la grippe a provoqué 800 cas graves dont 151 décès.
Cent cinquante et un décès !
Tout le monde vous dira que c'est trop.
C'est trop !

Mais nous sommes loin des déclarations de guerre des virologues et autres virothérapeutes (cela existe ?), sans compter les épidémiologistes, dont le fameux Antoine Flaw Flahault, je vous indique les coordonnées de son blog (LA), il faut être généreux, qui parlaient sans sourciller des 5 à 7000 morts par an dus à la grippe.

L'an passé, la grippe A/H1N1, malgré tous les tripatouillages statistiques et autres tripatouillages clinico-épidémiologiques, avait provoqué 312 morts ! Je prends donc ma calculette et fais des calculs : il y a eu, en comptant mieux, 51,6 % de décès en moins.

Je ne veux pas forcer le trait. Je suis conscient du fait que le nombre de décès annuels de la grippe dépend bien entendu de la virulence, de la pénétration et d'autres facteurs qui rendent, je l'ai déjà signalé ICI, les études contrôlées difficiles quand il s'agit de comparer mortalité et morbidité d'une année sur l'autre, sans compter le taux de vaccination des populations.

Une des "conclusions" du BEH est qu'il faut plus vacciner : toujours PLUS.

Voici quelques faits discordants :
  1. L'analyse des décès montre un surcroît de décès chez les nourrissons de moins de un an mais il n'est pas précisé s'il s'agissait de nourrissons à risque.
  2. Je cite : Les formes graves observées en 2010-2011 sont marquées par une proportion plus élevée de syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et de recours à l’oxygénation extracorporelle (ECMO) mais une létalité équivalente. Elles sont globalement survenues plus fréquemment qu’en 2009 chez des personnes sans facteurs de risque et chez des personnes obèses, et moins souvent chez des personnes atteintes de maladies chroniques ciblées par la vaccination grippale saisonnière. . Il est quand même excitant de savoir que ce sont les personnes qui ne sont pas ciblées par la vaccination, les personnes sans facteurs de risque qui sont, relativement, plus touchées par les décès.
  3. Pas un mot chiffré ou documenté sur le pourcentage de personnes vaccinées dans la population générale (il était de l'ordre de 7 % lors de la campagne précédente) pas pour plus que pour les personnes à risques visées par la campagne de vaccination, ce qui est quand même un point manquant majeur dans cet article écrit par les membres éminents de l'InVS (il y a un Comité de Lecture ? Je me propose, avis aux auteurs)
  4. Les données du CepiDC (organisme insermien) indiquent (soyez bien assis et accrochez-vous à votre écran) que, pour les années précédentes (de 2000 à 2008), le nombre de décès dus à la grippe était "estimé" à 437 par an avec une moyenne d'âge à 82 ans (ces chiffres vous étaient cachés, chers amis citoyens débiles et médecins ignares et on préférait vous assener 5000 à 7000 morts annuels) et, pour l'année de la grippe "pandémique" les décès avaient été assumés à 349 avec une moyenne d'âge à 59 ans. Mais non, ils ne vous étaient pas cachés, ces chiffres, ils avaient fait l'objet d'une publication dans le même BEH : Vicente P, Aouba A, Lévy-Bruhl D, Jougla E, Rey G. Spécificité des caractéristiques de la mortalité liée à la grippe lors de la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009-2010 en France. Bull Epidémiol Hebd. 2011; (1):1-5.
Que dire de plus ?
151 décès dans une population peu vaccinée.
Faut-il vous faire un dessin ?

(Illustration : Pierre Corneille - 1606 - 1684)

vendredi 11 février 2011

LA GRIPPE N'EST PLUS CE QU'ELLE ETAIT...

Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis. Pierre Corneille : Sertorius (1662)

L'INVS (Institut National de Veille sanitaire) annonce dans son dernier bulletin (ICI) que l'épidémie de grippe 2010 - 2011 a fait jusqu'à présent 79 morts.
Nul doute qu'il s'agit de 79 morts de trop.
Il est tout a fait curieux que le fait de vraiment compter les morts et que les "gens" ne se soient pas fait vacciner cet hiver (non en raison d'une volonté délibérée des Autorités de Santé qui auraient vu la vérité les frapper derrière un pilier de la basilique afssapsienne de Saint-Denis, mais en raison des mensonges de ces mêmes Autorités de Santé l'an dernier) ait rendu l'hypothèse de 5 à 7000 décès par an liés à la grippe saisonnière extrêmement incertaine...
Nous ne rappellerons pas ici le nom des prophètes de malheur qui nous ont pollués l'esprit depuis des années avec des chiffres fantaisistes dignes de bonimenteurs de foire. Nous ne dirons pas, dans une envolée de prétérition, que ces experts s'appelaient Flahault, Lina et autres Manuguerra, voire Bricaire. Nous ne rappellerons pas comment le spécialiste de la grippette, un certain Bernard Debré, recommandait quand même de vacciner les nourrissons.
Mais il faut bien se rendre à l'évidence : la grippe a été, ces deux dernières années, d'une bénignité insolente.
Et ainsi, si nous mettons d'un côté de la balance la bénignité grippale et de l'autre côté l'inefficacité supposée des vaccins antigrippaux notamment dans les populations dites à risques, il est urgent de vendre nos actions Glaxo et Sanofi !
Mais les experts sont en train de nous concocter des explications lumineuses qui leur permettront d'une part de garder leur statut d'expert, c'est à dire leur statut de cumulards (chefs de service hospitalier, membres de think tank dans l'industrie vaccinale, expérimentateurs d'essais cliniques pour l'industrie vaccinale, rédacteurs de rapports d'essais cliniques pour l'industrie vaccinale ou simples signataires de rapports qu'ils n'ont pas écrits, rapporteurs dans des commissions d'évaluation de vaccins pour des agences gouvernementales indépendantes, membres de commissions d'AMM, membres du Haut Comité de la Santé Publique, membres du Comité Technique des vaccinations, membres de la Direction Générale de la Santé, grands communicants pour le Ministère de la Santé, pour l'industrie vaccinale --communications, tables rondes, séminaires, congrès-- et, pour certains, députés, présidents d'Instituts), d'autre part de nous expliquer pourquoi notre soeur est muette. Mais ces grands professeurs, à quel moment examinent-ils des patients ? A quel moment entretiennent-ils des colloques singuliers avec leurs malades ?
Le bulletin de l'INVS est aussi terriblement moqueur pour les experts : le virus B se maintient à 43,3 % ; le deuxième pic, non seulement se fait attendre, mais l'épidémie est en plateau !
L'édifice s'effondre. Toutes les belles constructions grippales et anti grippales ne tiennent pas devant la réalité des faits.
Revenons à plus grave : est-ce qu'un seul de nos experts, un seul de ceux qui nous ont rassurés sur les adjuvants, un seul de ceux qui nous ont bassinés avec l'innocuité des squalènes, ces fameux ailerons de requin que l'on sert à la cantine du personnel de l'Institut Pasteur, un seul de ces experts qui parlaient sur preuves, pas d'effets indésirables, on peut injecter du pandemrix (le vaccin aux 7 morts dans le dossier d'enregistrement) aux femmes enceintes et aux nourrissons quand le vaccin non adjuvé n'est pas disponible et en raison de la grande dangerosité de la grippe, a-t-on donc entendu un seul de nos experts parler de l'épidémie de narcolepsie finlandaise ? Non ! Ils se taisent. Il s'agit sans nul doute selon ces experts, d'un accident industriel, d'une péripétie finno-finlandaise, les 60 narcoleptiques sont le fruit de l'imagination de l'Agence Finlandaise, avec nos pharmacovigilants, rien ne serait arrivé. Les Finlandais sont, selon nos experts, des empêcheurs de tourner en rond, nul n'a le sommeil entamé, ils dorment sur leurs deux oreilles... (voir ICI pour les détails)
Les effets indésirables graves ne passent pas la frontière, la ligne Glaxot de sinistre mémoire.
Daniel Floret ira-t-il en congrès à Helsinki ? Ou à Rovaniemi, la patrie du Père Noël ? Pour dire aux Finlandais que ce sont des crétins et qu'ils doivent avoir rompu la chaîne du froid ?
Nul doute que nos experts enfarinés doivent brûler des cierges pour qu'enfin la mortalité augmente, pour qu'enfin le spectre de la grippe espagnole se transforme en réalité. Mais nous faisons confiance aux virus. Ils vont bien muter un jour.
La seule chose qui ne change pas, c'est l'expert, droit dans ses bottes, fier de sa vérité, incapable de s'adapter à une réalité mouvante et à la méthode expérimentale.
L'expert garde son poste à vie. Longue vie à l'expert cataleptique.
La grippe n'est plus ce qu'elle était depuis qu'elle est sous les feux de la rampe et non plus dans les yeux microscopiques des experts.
Rendez-nous, crient en choeur les experts, notre grippe d'antan !

jeudi 30 septembre 2010

INED : LA GRIPPOLOGIE POUR TOUS

Madame France Meslé est une chercheure émérite de l'INED. Son profil scientifique montre combien elle est experte. Voir ici. Elle s'y connaît, d'après ses publications dont une seule, malheureusement, est en ligne, en analyse de la mortalité.
Elle vient, sous l'autorité de l'INED (Institut National d'Etudes Démographiques), de publier un article "définitif" qui s'appelle Recul spectaculaire de la mortalité due à la grippe : le rôle de la vaccination.

Cet article est merveilleux. Il est d'ailleurs repris par la presse grand public et ses scores internet doivent être analysés avec gourmandise par les fabricants de vaccins et autres vaccinologues distingués. Je me suis permis de le lire et de l'analyser à l'aune de mes propres ressources non gouvernementales.

On dirait qu'il a été écrit sous la dictée de Roselyne Bachelot, notre grande experte scientifique, relu par InfoVac, scientifique officine payée par Big Pharma, et publié en toute coïncidence au moment du lancement de la campagne de vaccination anti grippale 2010-2011.
Notre chercheure émérite qui est une spécialiste des études de démographie et de mortalité, notamment dans le Caucase et en Ukraine et qui s'intéresse notamment aux causes de mortalité chez les très vieux, a écrit un article positif et sans retenue.
Il est vrai que nous autres médecins avons l'habitude de publications, ce qui ne garantit bien évidemment pas leur qualité, nous en avons assez parlé ici sur ce blog, dans lesquelles les références sont explicites et qui comportent un chapitre appelé "Discussion" où l'auteur indique, en faisant le plus souvent mention à d'autres publications du même type, quels sont les limites de ses propos, les insuffisances de sa méthode ou ses doutes sur les implications de ses conclusions. Ici, rien de tout cela. N'étant pas un familier des publications de l'INED, je ne jugerai pas ce point précis. Mais je remarque que les interrogations ne sont pas du fait de notre chercheure émérite.

(Les phrases en rouge sont issues de l'article auquel vous pourrez vous reporter si vous le souhaitez)
Jusqu'à la découverte et la diffusion du vaccin polyvalent, la grippe et ses complications étaient en effet une des principales causes de décès hivernales. Revenons ici sur l'histoire de son recul, bel exemple d'un succès de la prévention.
Madame Meslé, quand elle parle de prévention, ne parle bien entendu que du vaccin. Elle ne connaît pas l'histoire de l'hygiène. Elle n'a jamais lu Ivan Illich. Elle n'a jamais entendu parler de la décroissance de la mortalité par tuberculose dans les pays développés apparue avant l'arrivée de la streptomycine et bien avant l'apparition du BCG. Elle n'a pas entendu parler non plus de la décroissance colossale, comme l'atteste une célèbre publication danoise, du rhumatisme articulaire aigu et de ses complications avant l'apparition de la pénicilline (Diapositive 1). Ou, dans un autre domaine, la diminution de la mortalité cardiovasculaire avant même le traitement effectif de l'hypertension, par exemple. Madame Meslé ne lit pas. C'est son droit.
Cette baisse impressionnante de la mortalité par grippe est la conséquence directe d'une politique de prévention adaptée, fondée sur la vaccination des sujets à risque et associée à une meilleure prise en charge thérapeutique des complications.
Là, Madame Meslé touche au sublime : d'abord, elle associe de façon hasardeuse à mon avis la baisse de la mortalité par grippe à la vaccination dans un sophisme touchant : A partir de 1970, la mortalité par grippe a fait une chute spectaculaire (...) un nouveau vaccin amélioré par le mélange de diverses souches virales s'avère plus efficace dans les années 1970 (...) Il est aussi plus largement administré. Aussitôt, en France comme ailleurs, la mortalité due à la grippe s'effondre. Notre chercheure utilise des chiffres qui sont sujets à caution. On pourrait dire qu'ils sont tellement problématiques (l'InVS change d'avis allègrement en fonction de son objectif de communication : beaucoup de morts quand il faut convaincre de vacciner, peu de morts quand il s'agit de donner les résultats de la vaccination). Madame Meslé se donne également des bâtons pour se faire battre puisqu'elle "avoue" que ce n'est qu'en 1985 qu'on a commencé à proposer la vaccination gratuite aux personnes de plus de 75 ans (sic), puis aux personnes de plus de 70 ans en 1989 et de plus de 65 ans en 2000. Ainsi, mais comparaison n'est pas raison, la mortalité par grippe aurait diminué de façon considérable, selon Madame Meslé, avant la généralisation de la vaccination aux personnes dites à risques !
Voici une courbe qui corrobore ce que je dis, bien que nous soyons très dubitatif sur la qualité des données, celles-là émanant du GROG, organisme sponsorisé presque à cent pour cent par Big Pharma et par les les Institutions Sanitaires Gouvernementales.

Ensuite, Madame Meslé nous embarque dans des considérations sur les groupes d'âge dans un méli-mélo embarrassé et elle arrive à parler de l'épidémie de grippe espagnole touchant particulièrement les jeunes sans aborder la question de l'époque, de la guerre, de la promiscuité, des conditions d'hygiène déplorables et j'en passe...

Enfin, elle parle de la dernière épidémie sans nous dire que, grâce à Madame Bachelot, à Bruno Lina, à François Bricaire, à Antoine Flahault, qu'ils soient vénérés ces experts transparents comme de l'eau de Roche, 7 % seulement de la population française a été vaccinée... Sans expliquer non plus comment des chiffres de 5 à 7000 décès par an dus à la grippe saisonnière clamés par nos Autorités avec un taux de couverture vaccinale des plus de 65 ans (...) parmi les plus élevés d'Europe, nous sommes passés, à partir du moment où on commençait à vraiment compter les morts (et tout en sachant que l'hystérie ambiante a conduit à attribuer par excès des décès dus à la grippe sans qu'aucune analyse sérologique n'ait été faite) à 312 avec un des plus faibles taux de vaccination depuis des années. C'est bien entendu dû à la faible virulence de la souche qui nous avait été annoncée catastrophique : cf. supra les experts).

Madame Meslé a réussi l'incroyable : ne pas parler de l'amélioration de l'hygiène, ne pas parler du rôle majeur de l'antibiothérapie dans le traitement des complications de la grippe, ne pas parler de l'efficacité modeste des vaccins anti grippe chez les personnes de plus de 65 ans (il faudrait que nous nous cotisions pour qu'elle puisse avoir accès à Internet et lire les publications de la Collaboration Cochrane) et de leur inintérêt total chez les enfants en bonne santé.

Madame France Meslé conclut de façon grandiloquente : De ce point de vue, l'alerte de 2009-2010 a pu servir de répétition générale.

J'aurai désormais beaucoup de mal à lire les publications de l'INED sans me demander si ce qui est dit est vrai ou manipulé. Comme on dit à propos des journalistes et comme on pourra désormais le dire à propos des démographes : nous les apprécions quand ils parlent de sujets que nous ne connaissons pas et ils deviennent illisibles quand ils traitent de sujets qui nous sont familiers.




vendredi 24 septembre 2010

VACCINATION ANTIGRIPPALE 2010-2011 : SERVICE MINIMUM

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Professeur Hubert Allemand

Les Autorités du Mensonge Organisé sur la Grippe (AMOG) alias le trio infernal Bachelot - Houssin - Weber (BHW) auxquelles se sont raccrochés les deux éminents représentants de la CPAM, l'assureur Frédéric Van Roekeghem et l'éminent professeur expert en Santé Publique Hubert Allemand, ont réussi leur coup : la campagne de vaccination anti grippale 2010-2011 est lancée dans l'indifférence générale et dans la désinformation la plus totale.

Comme les questions que nous avons posées et les démentis que nous avons demandés ne sont pas arrivés, nous restons sur notre faim.
Des exemples :
Pourquoi le nombre de morts annoncé chaque année pour la grippe saisonnière, entre 5000 et 7000, n'a-t-il pas été revu officiellement à la baisse à la lumière des 212 morts déclarés pour 2009 - 2010 (sans confirmation sérologique pour nombre de dossiers dont une trentaine de personnes sans facteurs de risque) ?
Pourquoi le nombre de morts (7) dans le dossier d'AMM du vaccin Panenza, événement incroyable et sans précédent dans l'histoire de la mise sur le marché de nouveaux médicaments, n'a-t-il fait l'objet d'enquête approfondie et a-t-il été balayé d'un revers de la main par la pharmacovigilance française, la meilleure du monde nous dit-on ?
Pourquoi ne disposons-nous pas d'essais contrôlés sur la prévention par le vaccin anti grippal des dramatiques syndromes de détresse respiratoire aiguë, alias les poumons "blancs" alors qu'il s'agit d'une des premières causes de décès ? Et alors qu'un essai français contrôlé publié dans le New England journal of Medicine montre l'efficacité du cisatracurium besylate sur les syndromes de détresse respiratoire aiguë : ici (mais il faudra en reparler)
Pourquoi l'absence de données confirmant l'excessive mortalité supposée chez les femmes enceintes n'a-t-elle pas été mentionnée par AMOG ?
Pourquoi l'absence de données démentant le supposé risque excessif de mortalité chez les enfants (en se rappelant que les essais avant commercialisation ont porté sur un nombre ridiculement bas d'enfants) n'a-t-elle pas été révélée par l'AMOG ?
Pourquoi avoir menti sur l'efficacité supposée du lavage des mains avec un Soluté Hydro Alcoolique (alors que l'essai de référence est, à la relecture, d'un très faible niveau de preuves - et je dois dire que j'ai cru sur paroles et Roselyne Bachelot et la Revue prescrire) et ne pas faire de communiqué rectificatif ?
Pourquoi la meilleure pharmacovigilance du monde nous a mentis en prétendant analyser avec la plus grande attention (sic) les dossiers qui leur seraient adressés alors que tout laisse à penser que tout dossier "embarrassant" avait de grandes chances d'être classé verticalement, notamment dans le suivi des femmes enceintes ?
Pourquoi les meilleurs experts du monde ont-ils continué de désinformer le grand public et le grand public médical en prétendant avec des études de cohorte bien dessinées que la vaccination contre la grippe "prévenait" et le Guillain-Barré et les fausses couches puisqu'on en constatait moins qu'escompté dans les populations vaccinées ? (Et nous ne désespérons pas qu'un avisé professeur lié d'intérêts avec des industriels de la vaccinologie ne nous affirme la main sur le coeur que la vaccination contre la grippe prévient la narcolepsie)
Pourquoi n'avons- nous pas entendu l'AMOG communiquer sur l'absence d'efficacité du tamiflu ?
Pourquoi l'AMOG n'a-t-elle pas parlé de la suspension de la vaccination anti grippale chez les enfants australiens de moins de 5 ans en raison d'une convulsion fébrile pour 110 vaccinations ?
Pourquoi la "modestie" de l'efficacité de la vacination chez les personnes de plus de 65 ans n'est-elle jamais mentionnée par l'AMOG à partir des données de la Collaboration Cochrane ? (et, à ce propos, on note que dans le courrier de la CPAM - où nous avons trouvé une faute d'orthographe grossière mais les services du professeur Allemand ne relisent pas le français - il n'est pas dit expressément que le vaccin anti grippe était efficace chez les personnes âgées de plus de 65 ans ne présentant pas de facteurs de risques mais, je cite : "Les personnes âgées de 65 ans et plus....présentent un risque accru de complications. " Cela s'appelle avoir chaud aux fesses ou je ne m'y connais pas... Cela dit, la CPAM demande de mettre le paquet sur la tranche d'âge 65-69 ans pour laquelle on aimerait avoir des données plus précises...

AINSI, en conséquences, je ne prônerai la vaccination anti grippale avec le vaccin anti grippal "adapté" aux souches probables pour la campagne 2010 - 2011, que chez les insuffisants repiratoires chroniques et les immunodéprimés après avis de leur spécialiste référent... Je vaccinerai personnellement les personnes me le demandant après discussion éclairée.

Service minimum.

mardi 14 septembre 2010

LE DESENCHANTEMENT DE LA GRIPPE

Dumbledore

Nous avons tellement écrit, tellement réfléchi, tellement râlé, tellement pris parti, voire signé des pétitions, que désormais, le moindre commentaire sur la grippe se noie dans un bruit de fond où chacun, malgré qu'il en ait, ce qu'il a entendu, cru entendre, compris, cru comprendre, reste sur ses positions ou n'écoute pas (tous menteurs !), même si certains d'entre nous ont changé plusieurs fois leur fusil d'épaule au gré des communiqués contradictoires de l'OMS, de la DGS ou d'Antoine Flahault ou des peurs successives et des réassurances réitérées débitées par les agences de presse et autres institutionnels de la parole. Ainsi, cet excès d'informations, ce tsunami de nouvelles, ce maelstrom d'articles, d'interviews, de publications, loin de clarifier la situation, n'a cessé de la compliquer.

Le risque, comme nous l'avons vu, c'est que tous les avis soient déversés dans la même poubelle, la poubelle de l'histoire de la grippe A/H1N1, et qu'il ne soit désormais plus possible, sinon en raison de peurs irraisonnées, de communiquer et d'écouter.

Les plus blasés d'entre nous pourraient très bien avoir retenu ceci :
  1. La politique ne fait pas bon ménage avec la médecine
  2. Les médecins ne font pas bon ménage avec la politique institutionnelle
  3. Les agences gouvernementales et les gouvernements sont à la merci de l'expertise "officielle" en sachant que les experts sont nommés par les politiques qui ne peuvent désavouer les nominations qu'ils ont faites et que les experts, s'ils veulent continuer d'être invités à C dans l'Air ou d'autres plateaux de télévision ou s'ils veulent être interrogés par Le Figaro, Le Parisien ou Le Monde, ou s'ils veulent tout simplement entretenir leur famille, se doivent de répéter les politiques de santé institutées par les Autorités : les experts se mordent la queue et, on l'a vu, ça fait mal, même si cela ne conduit pas à la démission ou au licenciement.
  4. L'OMS est enfin tombée de son piédestal : le Machin qui s'autoproclamait dépositaire de la science mondiale, dirigée par une Chinoise désignée par son gouvernement stalino-ultra libéral, n'est qu'une Institution politique, je dirais même politicienne, où les conflits d'intérêts géostratégiques se disputent à l'incompétence des experts autoproclamés ou autodésignés et s'ajoutent aux liens d'intérêts désormais avérés avec Big Pharma.
  5. La DGS a montré sa duplicité lors de l'affaire oseltamivir ; elle a mis aux ordres l'AFSSAPS qui a "bidonné" les AMM, imposé un générique à Roche (que l'on a vu plus pugnace en d'autres circonstances) fabriqué par l'Armée Française...
  6. L'Invs, déjà géniale lors de la canicule, a montré l'étendue de son incompétence en publiant des articles impubliables, bourrés de fautes et d'approximations, en se pliant aux ordres. L'Invs n'a toujours pas démenti les propos fantaisistes concernant les 5 à 7000 morts annuelles dues en France à la grippe. Françoise Weber ne veut pas perdre sa place mais nul doute qu'elle retrouvera facilement un poste chez Big Pharma.
  7. La pharmacovigilance française, la meilleure du monde selon ses contempteurs, s'est aussi mise au service du gouvernement en ne s'inquiétant ni des 7 morts du pandemrix, ni des effets indésirables des vaccins (c'est à dire en déclarant par avance que l'apparition des Guillain Barré était moins importante en période de vaccination qu'en période de non vaccination, i.e. le vaccin anti grippal protège donc contre le Guillain Barré). On attend avec impatience les chiffres chez les femmes enceintes où, d'après des sources proches, les dossiers de fausses couches post vaccinales ont été systématiquement mises sur le compte de la "nature" (la vaccination anti grippale protège aussi contre les fausses couches)...
  8. Même l'effet barrière du lavage des mains avec un Soluté Hydro Alcoolique (SHA) est contesté pour la propagation du virus de la grippe : ici.
  9. Les autorités vaccinales n'ont pas eu un mot de regret, n'ont pas fait d'excuses et elles recommencent pour la saison vaccinale 2010 - 2011 ne tenant compte d'aucun des faits avérés pouvant remettre en question des Recommandations sans objet. Le Haut Conseil de la Santé Publique est toujours aussi partial, scientifiquement nul, conflictuel, ne respectant pas la loi, et cetera...
  10. La Revue Prescrire a du mal à suivre les données de la science et à reconnaître que nombre des données qu'elle avait fournies à ses lecteurs, notamment pour la mortalité, étaient fausses, alarmistes et servaient des intérêts qui ne sont pas les siens. Elle a du mal à prendre en compte les données de la Collaboration Cochrane qui considèrent que l'efficacité de la vaccination chez les personnes de plus de 65 ans est MODESTE et contestent l'efficacité de la vaccination des professionnels de santé sur la propagation du virus chez les patients hospitalisés. (merci à Olivier Rozand qui m'a permis de corriger la formulation erronée que j'avais écrite disant que la Collaboration Cochrane considérait la vaccination chez les personnes âgées comme inefficace)
  11. La collaboration Cochrane, dont Tom Jefferson, que les lecteurs de ce blog connaissent, est le leader emblématique, si elle a beaucoup contribué à la mise en doute des opinions bigpharmiennes, tarde à prendre en compte les effets indésirables des vaccins antigrippaux dans ses méta-analyses.
Voilà pourquoi le désenchantement de la grippe, pour reprendre une expression métaphorique attribuable à Max Weber et reprise récemment par Marcel Gauchet, nous a atteint. Nous croyions tous (pas tous, je suis désolé pour les visionnaires et les extra lucides) que la vaccination, dont nous ne répèterons pas assez l'intérêt en d'autres domaines ou sous d'autres cieux, encore que les lecteurs d'Ivan Illich pourraient avec intérêt pondérer l'intérêt de la vaccination et de l'hygiène quand on voit aux Etats-Unis la décrue très importante des cas d'hépatite B post vaccination (que l'on peut très raisonnablement attribuer à la vaccinothérapie) et, celle, concomitante (et un peu surprenante), des cas d'hépatite C (non attribuable à la vaccination).

La campagne de vaccination Bachelot Houssin Weber nous a vaccinés contre la croyance inébranlable dans l'universalité sans risque de la vaccination. Notre monde s'est désenchanté.

Ouvrons les yeux pour cette prochaine campagne de vaccination !

jeudi 3 juin 2010

LA NOUVELLE CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LA GRIPPE : ON PREND LES MEMES ET ON RECOMMENCE !


(L'inoculation. Louis Leopold Boilly. 1807)
Dans l'indifférence générale et dans un grand anonymat le Haut Conseil de la Santé Publique a publié la stratégie vaccinale pour la saison 2010 - 2011. Cette stratégie émane d'un Groupe de Travail qui nous rappelle de bons souvenirs.

Lire ce document appelle, à mon sens, plusieurs remarques d'importances inégales (libre à vous de pondérer) :
  1. Les experts. Le fiasco des recommandations 2009 - 2010 prônées par les mêmes experts n'a pas changé les experts. Les mêmes experts qui ont proposé ex cathedra la vaccination pour tous en pensant L'intendance suivra, les mêmes experts qui n'avaient pas, a priori, l'expérience des vaccinations de masse en Afrique qui avaient échoué faute de s'appuyer sur des structures existantes et qui ont accusé les administratifs et les médecins généralistes de n'avoir pas suivi des consignes "impossibles", les mêmes experts qui ne se rappellent plus (il serait bon, à titre préventif, de leur prescrire un placebo comme du donézépil) avoir débité des contre-vérités scientifiques tant dans leurs écrits que dans leurs blogs ou que sur les estrades gouvernementales de Roselyne IMC Glaxo... Car, ces experts, ce sont toujours les mêmes : Jean-Claude Manuguerra qui fut si mauvais lors d'une émission C dans l'air qu'on le cacha des caméras jusqu'à la fin de la campagne gouvernemento-bigpharmienne, Daniel Levy-Bruhl qui, comme sur les devantures des quincailleries, pourrait afficher sur son front Expert depuis cent ans, Bruno Lina, l'inénarrable expert pétri de liens d'intérêt qu'il revendique comme preuve de son indépendance, Daniel Floret, toujours aussi charismatique et brillantissime, Christian Perronne, spécialiste des ailerons de requin, et j'en passe... Ils se sont trompé du tout au tout et on continue de les interroger. Ou, plutôt, Didier Houssin, l'ineffable chirurgien les a interrogés...
  2. Les données scientifiques. Le Groupe de Travail (GdT) s'est fondé sur les travaux de l'InVS dont on connaît et la rigueur scientifique et la renommée internationale. Cette même InVS qui recueillait des données concernant des patients "grippés" dont 50 % n'étaient pas documentés pour le critère Age ! Par ailleurs le GdT s'est servi des données de mortalité du Cepi-DC pour les années 2003 - 2007 pour faire des comparaisons avec les décès de la grippe dite pandémique... Nous avons vu que ces données étaient farfelues en raison du mode de comptage, de l'imprécision des certificats de décès et que l'absence de sérologie grippale effectuée donnait raison prioritairement à la clinique (risques de sur diagnostic).
  3. Les hypothèses fantaisistes. Derrière leur bureau et entre deux réunions de travail au restaurant, le GdT a avalisé des prévisions. Prenons-en une : L'immunité de la population générale estimée entre 19 et 30 % : et nous voilà repartis dans des extrapolations à partir de rien, des projections gratuites, des présupposés sans fondement. De qui le GdT se moque-t-il ? Il y a pourtant une référence (rigolote) : ici.
  4. On ne parle plus de pandémie. Bien que l'OMS n'ait pas renoncé à la pandémie, voire tout simplement à un recul dans le niveau d'alerte, le GdT ne parle plus de grippe pandémique, ce qui est normal mais ce qui est contradictoire avec les instructions internationales.
  5. La pharmacovigilance est toujours aussi indigente. Les techniques d'imputation sont les suivantes : quand un effet indésirable est grave il ne peut être imputé au vaccin ; quand un effet grave et possiblement attendu est signalé (9 Guillain-Barré par exemple) il est balayé d'un revers de la main et on lit ceci : "le nombre de cas de syndromes de Guillain-Barré notifié (sic) a été inférieur au nombre attendu de l'incidence annuelle de la maladie en France." Arrêtons-nous sur ce point : quelles hypothèses explicatives pouvons-nous faire ? a) la pharmacovigilance a été peu faite ; b) le nombre de Guillain-Barré en France est supérieur à ce qui est notifié ; c) la vaccination contre la grippe pandémique a protégé contre le Guillain-Barré. Ainsi, le nombre des syndromes grippaux est-il surestimé car attesté par des critères cliniques et non sérologiques et le nombre des effets indésirables potentiels sous-estimés car attribués à autre chose que le vaccin anti grippal.
  6. La pharmacovigilance chez les femmes enceintes : c'est le pompon ! On ne sait rien mais on conclue et on termine par cette phrase inouïe : "Les ratios cas attendus / cas observés ne peuvent à ce jour être calculés en l'absence de connaissance du nombre de femmes enceintes exposées aux vaccins."
  7. Toujours pas d'études cliniques indiquant que le vaccin dit pandémique protège 1) contre la grippe pandémique ; 2) contre les Syndrome de détresse respiratoire aiguë. Aucun expert ne peut affirmer que le vaccin dit pandémique protège.
  8. Toujours pas de remise en question de l'efficacité des vaccins saisonniers chez les personnes de plus de 65 ans, coeur de cible des campagnes antérieures de vaccination qui n'évitaient pourtant pas, selon les chiffres alarmistes des épidémiologistes gouvernementaux, 5 à 7000 morts par an. Alors que l'on sait qu'un organisme indépendant (la Collaboration Cochrane) doute de cette efficacité. Mais, il est vrai, que le journal indépendant Prescrire ne doute pas.
  9. Enfin, les recommandations du GdT sont d'une grande prudence et d'un grand confusionnisme : hormis les patients éligibles pour la grippe saisonnière (vaccin trivalent) on vaccinera avec le vaccin monovalent a) les femmes enceintes sans facteurs de risque pour la grippe saisonnière ; b) les personnes atteintes de maladies endocriniennes susceptibles d'être décompensées par une infection aiguë ; c) les personnes ayant un IMC égal ou supérieur à 30
  10. On lit aussi cette phrase intéressante : "l'efficacité de la vaccination chez les jeunes nourrissons n'est pas formellement démontrée et le nombre de sujets à vacciner pour éviter un cas est élevé." Est-ce une façon élégante de dire autre chose ?
  11. Enfin, nos experts viennent de se rendre compte que La Réunion n'était pas dans l'hémisphère Nord et demandent, lisez-bien, des modifications réglementaires pour que la République Française l'admette...
Cette nouvelle "stratégie" montre que rien ne change, que rien ne bouge, que les experts restent les experts, qu'ils aient ou non déclarés leurs liens, et que le manque crucial d'études cliniques est au centre des incertitudes qui ne troublent pas le GdT.

BHW a gagné !
(Bachelot, Houssin et Weber)

Les médecins généralistes ne pourront rien dire.

A vos seringues !