vendredi 4 août 2023

Un congrès à Chicago (ASCO ou American Society of Clinical Oncology) : Florence Maraval est en grande forme. 46

 

Un congrès à Chicago (ASCO 2023)

46

Florence Maraval est en grande forme.


Gers et Brébant sont assis l’un à côté de l’autre, Edmée Vachon à la droite de Gers, Florence Maraval et Sophie Branus leur faisant face. Le dîner est en train de commencer. Maraval a certes déjà bu un verre de trop mais elle a aussi décidé d’entrer dans le lard d’Edmée Vachon non pour des raisons sexuelles mais pour des raisons scientifiques.

« Je suis fascinée par l’ambiance de liberté qui règne dans ce congrès » annonce-t-elle avec emphase. « Explique. » Elle (regardant Vachon et Branus et se moquant du menu fretin) : « L’argent promotionnel englouti dans cette grand-messe annuelle qui ressemble à un pèlerinage à Lourdes avec visites de la grotte, vue de la Vierge, la buvette d’eau sacrée, est impressionnant. Avec des résultats phénoménaux : le chiffre d’affaires de Big Onco ne cesse d’augmenter, la majorité des professionnels croient de plus en plus à la Révélation du progrès, de l’amélioration de l’espérance de vie des patients, de l’exceptionnelle efficacité de la recherche, bla-bla… D’ailleurs, si je mange se soir avec vous c’est grâce à toutes ces croyances. Vachon : « Croyances ? Comme vous y allez ! » Maraval continue : « La différence vient de ce que les pèlerins qui viennent à Lourdes espèrent leur propre guérison alors que les pèlerins de Chicago espèrent la guérison de leurs malades, ce qui n’est pas tout à fait la même chose… Bref, la grand différence, c’est aussi que des gens comme David Semiov ou Brent Marshall, mais d’autres encore comme Fallahi ou Davies peuvent s’exprimer sans problèmes et exposer leurs doutes… Imagine-t-on des laïcs anticléricards interrompre la messe au Sanctuaire de Lourdes ? – Ou (intervient Gers à-propos) Jean-François Huard faire un exposé ou interrompre un exposé au Sanctuaire de Notre-Dame de Villejuif ? » 

Edmée Vachon lui fait les gros yeux tout en continuant de lui caresser gentiment le sexe avec sa main… Maraval (qui n’a rien remarqué) : « Imagine-t-on en France une telle liberté de ton, imagine-t-on qu’à l’IGR ou à l’INCa des intervenants puissent tenter de critiquer la doxa des essais cliniques et des théories toutes faites sur le dépistage… - Nous avons affaire à une complotiste… -N’est-ce pas ? – Au lieu de vous moquer, comment comprenez-vous cette différence entre les States et chez nous ? – Le premier amendement ? – Hum. – N'est-ce pas parce que le nombre de centres de cancérologie dans tout le pays garantit aux oncologues de toujours pouvoir travailler et de ne pas être ostracisés et privés d’essais cliniques bidons par exemple ? – T’y vas fort... Le système français est bien rôdé : il existe une alliance très forte entre le pouvoir politique, l’Académie de médecine, les agences gouvernementales et l’industrie… - Complotisme, complotisme… » Edmée Vachon : « Vous pensez vraiment que l’oncologie française est une dictature ? » Florence Maraval : « Oui ». Sophie Branus jette les yeux au ciel. « Ce n’est pas possible d’entendre des choses pareilles… »

Il est temps de boire et de manger rincés et rincées par Big Onco.



(Pour commencer Un Congrès à Chicago depuis le début, c'est ICI)

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